Nombre de messages : 342 Age : 37 Année : 1st Amour : Le verbe aimer ne fait pas parti de mon vocabulaire. Amitier : Les amis ne savent que poignardé dans notre dos quand on se tourne... Date d'inscription : 14/12/2006
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Sujet: { NO NEED TO FEAR } U.C. Sam 11 Sep - 21:02
III - No need to fear { ONE SHOT : 11/09/10 } Personnages : Julia&David&Myra
Un matin de plus lui tendait les bras, mais celui-ci, il avait quelque chose de différent. La nostalgie s’était emparée d’elle, elle ne pouvait plus lui résister. Elle sentait que cette fois ci, quelque chose allait changer, et malgré le fait qu’elle était terrifié, ce changement allait certainement finir par être un soulagement. Le soleil ne brillait pas ce matin, il était absent de l’horizon. Les nuages grisâtres recouvraient l’intégralité du ciel, ce qui venait apporter une ambiance macabre à cette journée. Julia était seule dans la chambre, à fixer le monde du dehors, de sa fenêtre, au premier étage. Elle laissa échapper un soupire à la vue de quelques oiseaux volant librement dans le ciel. Passant sa main dans ses cheveux, elle se les mise en arrière, puis baissa la tête, tristement. Une envie la prit soudain. Elle se déplaça difficilement, se raccrochant à chaque meuble pour avancer dans la pièce. Elle se dirigea vers les escaliers, cela faisait des jours qu’elle n’avait pas quitté cet étage. Mais aujourd’hui, elle en avait besoin. Elle, tout ce qu’elle souhaitait, c’était pouvoir respirer l’air frais, une dernière fois. Elle avait pleinement conscience que si elle ne le faisait pas aujourd’hui, elle n’aurait plus jamais l’occasion de le faire. C’est pourquoi, ces escaliers ne lui faisaient plus peur. Elles les avaient déjà tant foulés par le passé, qu’elle aurait pu les descendre les yeux fermés. Seulement, cela ne lui avait jamais demandé autant d’efforts. Se tenant aux murs, elle savait clairement qu’elle était arrivée au stade de non-retour. Celui, où, finalement, David avait raison, elle n’était plus apte à se débrouiller seule. Si seulement, un jour dans sa vie, elle avait su l’admettre.
Elle était seule, dans la maison de sa mère. La maison où elle avait vécu pendant plus de dix-neuf ans, avant de partir pour Boston. Vu que son état de santé n’était pas plus alarmant que le reste de la semaine, tout le monde essayant de vaquer à ses occupations. Julia leur avait ordonné de le faire, de continuer à vivre, de ne pas rester cloitrés là, simplement parce qu’elle, l’était. Elle n’avait pas la force d’aller plus loin de que seuil de la maison. Après être finalement arrivée au rez-de-chaussée, elle ouvrit la porte d’entrée, et fit un pas dehors. Là, elle resta immobile. Fermant les yeux, et respirant à fond, l’air frais de Longside, sa fille natale. Elle avait tellement voulu quitter cette ville pendant son adolescence, elle n’aurait jamais pensé y finir ses jours. Enfaite, avant ses dernières années, elle n’aurait jamais pensé voir ses jours se finir, si rapidement. Il y a tellement de choses qu’elle aurait encore voulu faire, mais dont elle n’aura jamais l’occasion…
- Julia ! Qu’est-ce que tu fais dehors, tu devrais être en haut à te reposer … Elle avait beau avoir toujours les yeux clos, elle savait exactement qui arrivait dans sa direction. Comment pourrait-elle ne pas reconnaitre la voix de son David ? Elle ne savait pas depuis combien de temps elle se tenait là, ni comment il était arrivé. Mais en tout cas, il se tenait là. Elle senti ses mains se déposer sur ses hanches, c’est seulement à ce moment-là qu’elle ouvrit finalement les yeux, lui laissant voir son visage. - J’avais besoin de prendre l’air un peu … Elle posa doucement sa main sur la joue de David, tout en sachant pertinemment que cela allait le faire frissonner. Le corps de la jeune femme était glacé. Je suis fatigué d’être là-haut à me reposer … Le ton qu’elle avait employé était beaucoup plus solennel. Ses yeux plongés dans les siens, elle espérait encore voir naitre un sourire sur son visage. Il était si beau lorsqu’il sourirait, mais, vue les circonstances, elle espérait en vain. - Allez viens, je te remonte. Il resta encore quelques secondes à la fixer. Il lui fallut un certain temps pour se décider à agir, peut-être avait-il compris là même chose que Julia aujourd’hui.
Il souleva le corps de sa femme, dans le but de la remonter jusqu’à la chambre qu’ils occupaient dans cette maison, la chambre où Julia avait grandi. Il y avait dans cette pièce une quantité impressionnante de photos. Une d’elle, sa mère et son beau-père, alors que la jeune femme ne devait même pas être une adolescente. Une sur laquelle se trouvait Julia, très jeune, en compagnie d’une jeune fille blonde, aux yeux très clairs. Il s’agissait de Roxane, Sa meilleure amie d’enfance, décédé lorsqu’elle avait quinze ans. Une autre, de Julia, et une bande d’amis, avec qui elle avait grandi, un petit groupe d’inséparable qui n’en ratait pas une. Celle de l’équipe de pompom girl dont elle était capitaine au lycée. Une sur laquelle elle n’aurait jamais parié, sur laquelle elle se trouvait en compagnie de son père, et sa sœur. Sans oublier la plus importante, qui elle, contrairement aux autres, se trouvaient sur la table de nuit, et non sur l’étagère. Celle d’elle, David et Myra. La petite photo de famille, une famille dont Julia n’aurait jamais osée rêver, tellement elle les aimait. Ils étaient tout ce qu’il lui avait toujours fallu. Avec eux, chaque jour qui passait, était encore plus beau que le précédent. Du moins, c’est ce qu’elle en retenait aujourd’hui, en faisant le bilan de sa vie. David vint la poser dans le lit délicatement. Leurs yeux se croisaient, remplie de tristesse, ainsi que d’appréhensions. Elle savait ce qu’il pensait, au fond elle partageait son sentiment. Ceci n’était pas juste, elle ne voulait pas que cela leur arrive, non, pas à eux. Ils méritaient d’être heureux, et de vivre pleinement. Néanmoins, on ne peut pas dire que cela n’avait pas été le cas, pendant les années qu’ils avaient vécu ensemble. Elle lui saisit la main, l’empêchant de quitter la pièce. Elle ne voulait pas qu’il la laisse, maintenant qu’il était là. Il s’assit en face d’elle, sur le lit, sans la quitter du regard, et sans rompre le silence qui régnait dans la chambre.
- David … C’est elle qui rompit finalement le silence. - Non … Fait pas ça, fait pas comme si c’était fini, pas maintenant … - On savait tous les deux que ce jour-là arriverait … Et, tu sais que j’en n’ai pas plus envie que toi, mais là, je crois qu’on a plus le choix… - Et je suis sensé faire quoi moi maintenant ?! - T’es sensé vivre, prendre le contre-pied, et, apprendre à être heureux, sans moi. - Comment tu peux dire ça aussi sereinement, avec autant de … - Résignation ?! Parce qu’on n’a pas le choix David, on n’a pas eu notre mot à dire dans cette histoire. Je me suis retrouver piégée, et, je vous ai entrainé avec moi là-dedans. Maintenant, il faut que tu te résignes aussi, on ne peut plus se battre, c’est trop tard… - Sauf que moi je ne veux pas voir la femme de ma vie mourir en restant là, les bras croisés. - Je suis pas la femme de ta vie, sinon tout ça, ça n’arriverai pas. J’ai été une femme, extrêmement importante dans ta vie, mais pas la seule. Dans quelques temps, tu trouveras quelqu’un d’autre, qui peut être t’aimera encore plus que moi, même si j’ai mis la barre très haut. La femme de ta vie t’attend encore, quelque part. - Tu dis n’importe quoi … - Et toi, tu dis ça, car aujourd’hui, t’es incapable de te projeter dans l’avenir. Mais tu verras, le jour où tu trouveras cette personne, tu le sauras, et là tu te diras, Julia avait raison. Comme moi j’ai su que tu étais celui qui changerais ma vie. - Non, tu étais celle-là aussi, c’est toi, personne d’autre pourra te remplacer. - Qui parle de remplacement ? Tu dois réussir à fermer le livre de notre histoire, et en commencer un nouveau. Pour toi, pour Myra, comme tu l’as fait après la mort de Jane.
Un silence s’installa à nouveau. Ils n’arrivaient pas à se quitter du regard mutuellement. Julia posa sa main à nouveau sur la joue de David, sans pour autant bouger. Ils étaient immobiles, mais leur silence n’était pas pour autant, une rupture de la conversation. Les yeux qu’ils se faisaient en disaient bien plus qu’il ne pourrait le paraitre. Pas besoin de mot dans ses moments-là. Il laissa tomber sa tête dans la main de Julia. Et, ce n’est qu’après plusieurs minutes, à rester ainsi, qu’elle ne prit l’initiative de le serrer dans ses bras. Coller son corps contre le sien, sentir sa chaleur, entendre les battements de son cœur, mais surtout, entendre sa respiration saine, régulière et parfaite, à contrario de celle de Julia.
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